dimanche 28 avril 2013

Marcher et prier



              La première fois où j’ai pèleriné avec les mères de familles de Grenoble vers Cotignac était la première fois où j’avais à marcher une vraie distance  dans le cadre d’un pèlerinage : le temps d’avoir quelques ampoules et quelques courbatures, d’endurer la soif, le soleil et les intempéries. Ainsi comme je l’avais entendu dire, j’apprenais à prier avec mes jambes et avec mes pieds. La tête ni le cœur ne réfléchissaient plus. Finalement tout mon corps se laissait prendre par le rythme de la marche, la fatigue qu’elle  pouvait entraîner, la détente qu’elle pouvait apporter. L’attraction du Seigneur s’exerçait ainsi sur moi, me faisant abandonner les préoccupations du quotidien de la vie de notre prieuré. Libérée de la fatigue « nerveuse » que peut occasionner la vie en ville,  je recouvrais la simplicité d’un cœur tranquille « comme un enfant reposant sur le sein de sa mère » (Ps 130).

          Dépouillées d’un peu de nous-mêmes et renouvelées par le Seigneur, nous pouvions entrer dans une nouvelle manière de supplier le Seigneur pour les diverses personnes qui nous avaient confié des intentions de prière : dans l’offrande au Seigneur de la soif, de la douleur physique ou des contrariétés dues au climat ou aux erreurs de topo. La foi, la charité, l’espérance en étaient renouvelées ; le Seigneur œuvrait. Son alchimie divine réalisait la transmutation, transformation de certains maux en bien pour d’autres…

        Le cadre spirituel de la marche, rythmé par la prière vocale, les enseignements, la méditation silencieuse… nous invitait constamment à nous rappeler de vivre en présence du Seigneur, à lui offrir les découvertes naturelles et surnaturelles.C’était aussi bien sûr un temps pour découvrir la nature qui se révélait à nos sens émerveillés  et entrer dans une nouvelle louange et adoration du Créateur de tout bien.

         La demande de grâce faite dans un pélé est partagée avec d’autres. La communion des saints est un puissant levier tout à fait en acte à ce moment-là et après le pélé. En effet on continue de porter ces intentions ensuite dans notre prière, sans bien savoir quelle efficacité a la prière. Parfois on reçoit des nouvelles de l’une ou l’autre mais le plus souvent, c’est le silence, l’espérance, l’abandon confiant. 

Un fioretti pour finir :
      Avant que je parte à ce pélé , une de mes sœurs de sang faisant le pélé par ailleurs, me confie une de ses amies, maman de plusieurs enfants qui avait un cancer foudroyant, étant enceinte. L’année suivante,  un petit mot me parvient dans lequel cette maman ne me donne que des bonnes nouvelles : quelle joie ! Et lors de la fête organisée pour les 25 ans de mariage de ma sœur il y a peu, j’ai pu faire connaissance avec cette maman. La joie réciproque de cette bonne surprise du bon Dieu coule encore dans nos veines !!!

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