Pèleriner



« Ce qui importe c’est d’aller. D’aller toujours.
Ce qui compte, c’est le chemin qu’on fait. »             


                                               Charles Péguy


                     Le pèlerin, c'est d'abord celui qui consent à sortir de sa maison pour se mettre en route, c'est à dire sortir de ses habitudes, de son confort, de tout ce qui fait la douceur (ou l'apathie) de la vie quotidienne. Au point de départ il y a donc un certain renoncement et c'est déjà l'évangile. C'est l'évangile vécu pour soi avant d'aller l'annoncer aux autres.


                                                                      

                      C'est aussi le dépouillement. Celui qui doit se mettre en route n'emporte pas de bagage inutile. Il faut laisser à la maison son maquillage, son robot multifonctions et son poste de télé... Le sac qui pèse trop lourd sur les épaules ralentit la marche. La route est une leçon d'humilité et de simplicité. C'est une leçon encore de vérité. On ne triche pas avec la route. Elle est devant le pèlerin avec toutes ses exigences: le soleil ou la pluie, le chaud et le froid,  les montées abruptes et les descentes rapides, tout ce qui exige attention, courage, maîtrise de soi. La route est donc avant tout une ascèse  pour le pèlerin.

           

                        La route est encore une école de prière.  Le dépouillement purifie l'âme et la rend apte à recevoir. La vision de Dieu n'est perceptible que par un cœur pur. Vision de Dieu dans ses œuvres, dans les signes édifiés par les hommes, dans les cœurs des pauvres rencontrés. Le pèlerin chemine toujours vers un haut lieu. Haut lieu du souvenir, haut lieu de la prière. Il a conscience de mettre ses pas dans les pas de milliers d'hommes et de femmes qui l'ont précédé, en quête d'un même souffle régénérateur, d'une même foi, d'un même message.

                                 

                        Ecole d'ascèse, école de vérité, école de prière, la route devient une école de foi. C'est la foi qui rentre par les sens éveillés, par les pieds et par le cœur. Le pèlerinage ne saurait être un voyage touristique. Il se prépare spirituellement, il exige effort et sacrifice. La foi pénètre lentement l'esprit au rythme lent des pas, par les formules maintes fois répétées, toujours les mêmes, mais toujours remplies de sens et plus intimes. On peut méditer à l'infini toutes ces formules brèves et chargées de la grâce de Dieu redites par des milliers et des milliers de lèvres, mais toujours neuves, parce qu'elles sont des mots d'amour.




Du temps pour se nourrir de la Parole de Dieu

Nous devons nous passer de cœur en cœur la Parole de Dieu.
De main en main, de cœur en cœur,
nous devons nous passer la divine espérance.                                                                                               Charles Péguy

Du temps pour prier le Rosaire

Récite ton chapelet, dit Dieu, et ne te soucie pas de ce que raconte tel écervelé:
Que c’est une dévotion passée et qu’on va l’abandonner.
Cette prière, je te le dis, c’est un rayon de l’Evangile, on ne la changera pas.
Ce que j’aime dans le chapelet, dit Dieu, c’est qu’il est simple et qu’il est humble
comme fut mon Fils, comme fut ma mère.


Récite ton chapelet: tu trouveras à tes côtés toute la compagnie rassemblée en l’Evangile:la pauvre veuve qui n’a pas fait d’étude et le publicain repentant qui ne sait plus son catéchisme, la pécheresse effrayée qu’on voudrait accabler, 
et tous les éclopés que leur foi a sauvés et les bons vieux bergers comme ceux de Bethléem qui découvrent mon Fils et sa  Mère.


Récite ton chapelet, dit Dieu ; Il faut que votre prière tourne, et tourne et retourne comme font entre vos doigts les grains de chapelet.
Alors, quand je voudrai, je vous l’assure
vous recevrez la bonne nourriture qui affermit le cœur et rassure l’âme.


Allons, dit Dieu, récitez votre chapelet et gardez l’Esprit en Paix.

Charles Péguy

Du temps pour se réconcilier avec Dieu

Ce n’est pas le pécheur qui revient à Dieu pour Lui demander pardon,
mais c’est Dieu qui court après le pécheur et qui le fait revenir à Lui.                                                                                                                             St  Curé d’Ars


Du temps pour louer et  adorer


 L'Eglise et le monde ont un grand besoin du culte eucharistique. Jésus nous attend dans ce sacrement de l'amour. Ne refusons pas le temps pour aller Le rencontrer dans l'adoration, dans la contemplation pleine de foi et ouverte à réparer les fautes graves et les délits du monde.
Que ne cesse jamais notre adoration."  
                        Jean Paul II

Du temps pour prier les unes pour les autres
Souvent les pèlerines en partant ,emportent  des intentions qui leur ont été confiées par des personnes qui ne peuvent venir marcher avec nous. Pendant le pèlerinage, toutes les mamans portent ces intentions dans la prière.
Au sanctuaire elles sont déposées dans une enveloppe sur le lieu de l'apparition de Saint Joseph ; par la suite les sœurs bénédictines  prieront à leur tour pour ces intentions.
Nous croyons à la force de la prière. Nombreux sont les témoignages de prières exaucées. "Demandez et vous recevrez": Jésus l'affirme et  les prières sont toujours fructueuses même si les grâces ne sont pas toujours celles escomptées; la force, la paix , la joie, le courage sont autant de fruits reçus par de nombreuses personnes.
Avant de partir n'hésitons pas à proposer à ceux que nous croisons de porter leurs intentions; vous serez surprises de voir à quel point les gens ont soif de partager leur peine et comme ils se sentent aidés par ce geste si simple.
Cette communion des saints nous accompagne tout au long du chemin.

1 commentaire:

  1. Marcher et prier vers le Sanctuaire marial de Cotignac : pourquoi ?

    1. Marcher…
    Pourquoi marcher quand une voiture nous accompagne ? Pourquoi ces pas qui se succèdent sur l’asphalte ou les chemins caillouteux ? Pourquoi ces montées et ces descentes interminables ? Pourquoi ces longues heures dans la campagne quand on entend le bruit des voitures sur la route de l’autre côté de la colline ?
    Chaque pas nous fait quitter le point de départ, nous en éloigner. Nous nous sommes chargés de nos soucis et de ceux d’autres personnes, soucis plus lourds que ce sac à dos accroché à nos épaules.
    Au bout de chaque montée, nous nous savons plus proches de l’arrivée. Le sac est toujours aussi lourd, mais nous savons que nous le déposerons définitivement dans le sanctuaire. Nous nous y préparons de tout notre être.
    Car le but de ce pèlerinage est de ne plus porter seuls nos soucis, nos épreuves ; de ne plus les porter nous-mêmes mais de les déposer dans le Cœur de la Mère.

    2. Prier…
    À partir du moment où nous avons pris la route, les yeux tournés vers le prochain virage, , nous savons que nous n’avons plus rien d’autre à faire que de prier. Il y aura des distractions, des échanges fraternels, des rires et de beaux paysages à contempler, mais ce ne sera que pour mieux se remettre à prier.
    Quand on est fatigué, on ne maîtrise plus ses pensées ; on organise mal ses discours ; les phrases se font plus brèves ; elles doivent laisser place au souffle, au geste qui essuie les gouttes de sueur, au changement de pas pour éviter un obstacle, au coup d’œil qui cherche la route dans la forêt.
    La prière devient simple offrande. Plus la fatigue se fait sentir, plus notre prière se transforme en offrande ; les mots ne sont plus rien d’autre que des cris d’abandon à la volonté de Dieu.
    Et de même que la responsable ouvre le chemin, notre prière n’est autre que d’accueillir tout ce qui fait notre vie des mains du Christ, notre berger.

    3. Vers le Sanctuaire marial de Cotignac
    L’histoire des Sanctuaires de Notre-Dame de Grâce et de Saint-Joseph remonte à de longues années, ponctuées, comme autant de ces cailloux que le Petit Poucet mettait derrière lui, de milliers de signes de la présence efficace de Marie et de saint Joseph.
    Nos pas s’ajoutent à ceux de nos prédécesseurs et nous sommes certains d’être accueillis par la Mère de Dieu et Reine de France et par le père attentionné de la Sainte-Famille.
    Marie soutient notre espérance et la fait aboutir à son terme. Avec elle, au pied de l’autel, notre vie est devenue enfantement, quelle que soit la souffrance qui l’accompagne.
    Depuis la terrasse du Sanctuaire, l’espérance s’est transformée en certitude ; nos soucis sont devenus transparents comme ce ciel qui s’offre au regard.

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